Mistral: la Russie remboursée

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La Russie a été remboursée des sommes avancées pour la livraison de navires de guerre français Mistral, a annoncé le service de presse du Kremlin.

« La France a déjà transféré les fonds et, après le retour de certains équipements (en Russie, ndlr), elle exercera son plein droit de propriété et sera en mesure d’utiliser ses navires comme bon lui semble », lit-on dans un communiqué diffusé par la partie russe.

Mercredi 5 août, l’Elysée a annoncé être arrivé à un accord avec Moscou en vue de rompre le contrat de livraison des porte-hélicoptères de classe Mistral à l’issue d’un entretien entre François Hollande et Vladimir Poutine.Les deux dirigeants « se sont accordés sur le fait que, désormais, ce dossier était clos », indique l’Elysée. Le Kremlin a pour sa part annoncé que Moscou considérait l’affaire des Mistral comme « complètement réglée » après la décision d’annuler le contrat.

Selon le journal russe Kommersant se référant à des sources proches du dossier, la France a versé en secret plus de 1,1 milliard d’euros sur un compte dans une banque russe en guise de remboursement pour la non-livraison des Mistral.

Le journal indique que le caractère secret du transfert s’explique par les craintes liées à l’affaire de l’ex-géant pétrolier russe Ioukos. Auparavant, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la Russie à payer 50 milliards de dollars aux anciens actionnaires du groupe mis en faillite pendant le premier mandat présidentiel de Vladimir Poutine. Par la suite, les comptes étrangers de plusieurs compagnies russes ont été bloqués.Le constructeur naval français DNCS/STX a signé en juin 2011 un contrat de 1,2 milliard d’euros prévoyant la construction de deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral pour la Russie. La livraison du premier des deux navires, le Vladivostok, aurait dû avoir lieu à l’automne 2014, mais elle a été suspendue par le président François Hollande sine die au motif que les conditions « n’étaient pas réunies » en raison de la crise ukrainienne.

Début juillet, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé à Washington que son pays avait pris la décision définitive de ne pas fournir à la Russie les deux Mistral. Il a en outre reconnu qu’il serait difficile pour Paris de vendre les Mistral à d’autres pays, les bâtiments étant construits conformément aux exigences russes.

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