Sénégal: Un père écope de 10 ans de prison pour viols multiples sur sa fille mineure

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Un père de famille âgé de 49 ans, pêcheur de profession, a été condamné à 10 ans de prison ferme par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Hamidou Diop a, en effet, été déclaré coupable de viol et de pédophilie sur sa fille de 15 ans.
Devant la barre, la fille a expliqué que son père profitait de l’absence de sa mère pour la violer. Il l’a tellement violée qu’elle ne se rappelle pas le nombre de fois que son père a souillé son intimité. N’en pouvant plus de subir les assauts de son géniteur, elle a fini par prendre son courage en main pour le dénoncer à la police.
«Mon père ne m’autorisait même pas à sortir pour aller voir des amies. Le jour de la Korité, j’étais sortie avec une amie. A mon retour à la maison, il m’a interpellée et m’a obligée à me déshabiller pour, dit-il, vérifier si je n’ai pas profité de ma sortie pour avoir des relations sexuelles avec un garçon. Il était 3 heures du matin. Il en a profité pour me violer. Aujourd’hui, je peine à compter le nombre de fois durant lesquelles il a abusé de moi», explique la gamine devant le juge. La plaignante, aînée d’une fratrie de 4 enfants, ajoute : «il profitait de l’absence de ma mère pour passer à l’acte. Il venait à chaque fois m’intimer l’ordre de regagner la chambre. La dernière fois, j’étais en train de faire des travaux domestiques. Il m’a alors dit de me dépêcher et de faire ce qu’il m’ordonnait de faire. Et comme il m’avait chargé d’aller, au préalable, fermer la porte de la maison, j’en ai profité pour prendre la fuite», ajoute-t-elle.Une version battue en brèche par le plaignant. «Je jure que c’est faux. Si c’était le cas, on allait compter, aujourd’hui, plusieurs enfants issus de ces relations incestueuses dont elle m’accuse ! C’est une cabale contre moi. Je sais que ma fille est allée à la police m’accuser du fait de la pression de ma belle-famille qui veut me nuire. Elle est une nymphomane», soutient-il.
Le prévenu : «Je vérifiais le slip de ma fille»
Revenant sur cette fameuse Korité, il reconnait : «Elle était revenue avec des traces de sperme sur les vêtements. C’était vers 3 h du matin. Elle portait un bas. Je lui ai alors ordonné de se déshabiller. J’ai pris son slip que j’ai vérifié. J’ai noté la présence de sperme. Cela je l’ai fait, mais je ne l’ai jamais doigté comme elle tente de le faire croire. Je n’ai pas de désirs sexuels inassouvis avec mon épouse. Je ne voulais que du bien pour ma fille. C’est ce qui explique ces contrôles rigoureuses».
Mais l’avocat de la partie civile, Me Emmanuel Padonou, pense que le prévenu est un prédateur. «Vous êtes en présence d’un prédateur. Je suis ému de voir une mère et sa fille poursuivre un prévenu qui est à la fois père et mari», dit-il au juge. L’oncle et la maman de la fille craquent et sanglotent en pleine salle d’audience. Ils sont évacués. L’avocat observe une petite pause et poursuit : «le mobile des caresses, ce n’est pas autre chose que la jouissance sexuelle. La mère de la fille a été elle-même victime de cela. Elle est plus traumatisée. Elle a été violée alors qu’elle était domestique au service de la famille du prévenu. On avait alors obligé ce dernier à l’épouser. Il ne s’agit pas de demander réparation d’un préjudice matériel», a-t-il dit en réclamant juste le franc symbolique.Quant au Procureur, il dira que «la matérialité des faits d’attouchement résulte même des déclarations du prévenu qui dit avoir plusieurs fois touché les parties intimes de sa fille pour contrôler. Ce fait suffi pour condamner le prévenu de la peine maximale. Les faits sont suffisamment établis». Le parquetier demande, en conséquence, au juge de déclarer le prévenu coupable de viol et de pédophilie et de le condamner à 10 ans d’emprisonnement ferme.
Une peine jugée sévère par l’avocat de la défense. «Il n’y a, dans cette affaire, aucune preuve matériel attestant un viol. Le certificat médical parle de déchirure hyménale ancienne. En plus, il n’y a aucun élément objectif dans la mesure où l’accusation ne s’appuie que sur une déclaration”. Il a plaidé la relaxe pure et simple de son client pour les délits de viol et de pédophilie. Pour le chef d’attouchement, l’avocat a demandé au juge de disqualifier les faits d’attouchement en attentat à la pudeur.
Mais le juge a préféré suivre le Procureur dans son réquisitoire.
Seneweb

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