La négrophobie arabo-musulmane, ou l’islamo-hypocrisie canonisée.

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Qu’on ne cherche pas loin, au-delà des principaux référentiels que sont le Coran et la tradition prophétique dite Sounnah, l’essence de la longévité de l’esclavage dans le monde arabo-musulman. Des versets mal interprétés, un racisme anti-noirs hérité de leurs ancêtres peut-être, nous n’en savons trop rien tant la question est confuse et mêlée à mille et un facteurs aussi complexes les uns que les autres. Mais il n’en demeure toutefois pas moins que cette honteuse pratique dont d’aucuns sont fiers, ait encore de beaux jours dans le monde arabo-musulman, d’autant plus que la religion en est le socle. Des humains sont asservis, traités avec cruauté, des femmes et des enfants violés par des personnes partageant la même origine, cela sous le regard parfois complice de leurs dirigeants. C’est là ce qui le plus nous importe, la négrophobie génique arabo-musulmane.

Qu’on ne m’accuse pas non plus de racisme ou d’arabophobie, voire d’islamophobie pourquoi pas, pour peu que je dénonce ce fait, aujourd’hui et depuis toujours connu comme secret de polichinelle. Avant l’Islam le monde arabe était esclavagiste, le célèbre poète negro-arabe Antara Ibn CHADDAD en était déjà victime dès sa naissance en 525 dans la période du Najd. A l’avènement de l’Islam l’esclavage s’accrut encore tout au long de son expansion et ses grandes conquêtes, et des siècles après l’Islam c’est toujours le cas bien que subtil, sans que nul n’en soit objectivement consterné parmi les musulmans, arabes et noirs confondus.  Plutôt que de crever cet abcès une fois pour toute, tous se confortent  dans le déni, ne produisant en général que des arguments assommants qu’ils psalmodient ordinairement comme des sourates. Ils font tout pour éluder et empêcher tout débat à ce propos. C’est le comble de l’hypocrisie et de la mauvaise foi.
L’esclavage des noirs par les arabes musulmans c’est quatorze siècles environ, souligne l’anthropologue Tidiane N’DIAYE dans son livre  » Le génocide voilé, enquête historique ». Quatorze siècles de castration des mâles adultes, quatorze siècles d’assassinats de bébés et de viols massifs, autrement dit, 1400 ans de tuerie et d’efforts malsains , tout un investissement génocidaire pour décimer un peuple dont le péché est de ne pas avoir la peau blanche. Que doivent les noirs aux arabo-musulmans, que leur ont-ils fait, nous n’en savons rien. Sans compter l’époque préislamique, devons-nous rajouter la nôtre, vu que le racisme arabo-musulman à l’encontre du noir a la peau bien dure.
L’après Islam aurait dû, si l’on s’en tient au prosélytisme qui vagabonde aux lèvres du politiquement correct négro et arabo-musulman, améliorer les rapports noirs-arabes. Mais ceci on en a bien peur, n’est que de la poudre dans les yeux, un leurre et un blasphème contre les valeurs de notre époque, qui se veulent unificatrices des peuples, toutes races et toutes origines entendues. Où qu’ils soient, qu’importe qui sont-ils, arabes et négros musulmans entretiennent des relations dont l’hypocrisie est la base. On pourrait excepter ceux qui sont nés dans les pays occidentaux anglophones, mais là encore ça reste problématique. Inutile de parler des immigrés des mêmes origines – noirs et maghrébins – en France plus particulièrement ; ils sont dans le lot de l’hypocrisie.

Bien qu’on ne puisse imputer au Coran le choix du noir comme le plus disposé selon sa couleur de peau à l’esclavage, ainsi que le considèrent plus de la majorité des arabes qu’ils soient d’Orient ou d’Afrique, le Coran n’a aisément pas interdit l’esclavage. Au contraire, on le remarquerait, il l’a réglementé , d’ailleurs  » savants  », politiques et une minorité d’intellectuels musulmans se félicitent, en comparaison à la traite transatlantique, de ce que l’Islam, sans l’avoir aboli ait, objectent -ils, incité à traiter les esclaves avec bonté, douceur et humanisme. Cela explique le fait que les arabes soient les derniers à avoir aboli l’esclavage et ce, sous la pression des pays occidentaux.

En exemple citons Abdallah Nasih ALWAN dans son livre  »  Réglementation de l’esclavage dans l’Islam « , lequel converge parfaitement dans le sens de ce qui précède, en introduisant son sujet par une déclaration apologétique de l’esclavage dans l’Islam comme pour justifier au préalable ce qui pourrait choquer le lecteur non-musulman. En effet affirme-t-il ouvertement ;  » l’Islam est arrivée (religion) alors que l’esclavage était connu et pratiqué dans le monde entier…nul ne pensait à son abolition ».

Même feu Malek CHEBEL, quoique nous lui reconnaissons sa bienveillance et la bonne volonté dont il fit montre dans son livre ( L’esclavage en terre d’Islam, 18 Octobre 2010) consacré à la question n’y a  » échappé  ». En effet, lors de son passage au colloque international  » Les interactions culturelles issues de la traite négrière et l’esclavage dans le monde arabo-musulman  » qui se tint au Maroc en Mai 2007, dans son argumentation il soutint malgré lui    que  » l’Islam promeut un élan humaniste  » quant au traitement des esclaves. Et cela, tout en soulignant fort heureusement que l’Islam distingue deux types d’esclaves, à savoir  » l’esclave pur  »  dont l’affranchissement apparaît comme une  » obligation » ou un acte compensatoire-tel que nous le verrons dans un verset plus bas-, et  » l’esclave impur  », c’est-à-dire le non-musulman, dont la seule issue d’affranchissement est l’islamisation. À travers cette différenciation religieusement typée, il en ressort nettement, comme nous le disions tantôt dès nos premières lignes, que l’esclavage dans l’Islam n’est ni anodin, ni inventé par les  » ennemis  » de l’Islam tel que l’argumenteraient d’aucuns, musulmans bien évidemment, pour garder le tabou par hypocrisie, mauvaise foi, ou autre au nom de la solidarité mensongère entre musulmans ( noirs et arabes particulièrement ) ou encore par crainte d’être honnis par l’Occident. Il s’agit bel et bien d’une pratique canonisée dans le droit islamique.
L’esclavage dans le monde musulman est islamique jusqu’à la moelle, n’en déplaise à la bien-bien-pensance musulmane qui voudrait islamophobe la moindre critique faite à son encontre.

Nonobstant la période préislamique où cela existait déjà comme partout ailleurs, l’Islam s’est inscrite (religion) dans la « continuité » en lui conférant notamment un caractère cultuel ainsi qu’on pourrait le constater dans nombre de versets, dont je citerai quelques uns avec les références précises, à savoir:

« …qui se maintiennent dans la chasteté. Et n’ont de rapports sexuels qu’avec leurs épouses ou les esclaves qu’ils possèdent: car dans ce cas, ils ne sont pas blâmables,… » Sourate Al-Ma’âridj (Les voies d’ascension), versets 29 et 30.
 » …sauf avec leurs épouses ou les esclaves qu’ils possèdent, car  là vraiment on ne peut les blâmer… » Sourate Al-Mou’minoun ( Les Croyants), verset 6.
 » Il n’appartient pas à un croyant de tuer un autre croyant, si ce n’est par erreur. Quiconque tue par erreur un croyant, qu’il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille (celle de la victime) la Diya (le prix du sang), à moins que celle-ci n’y renonce par charité… » sourate An-Nisa( Les Femmes), verset 92

Ce ne sont là que quelques versets devant la pléthore de preuves sur lesquelles s’appuie l’esclavage dans l’Islam et, au sujet desquels une grande partie de musulmans sont unanimes. Il est aussi à rappeler que des marchés d’esclaves noirs ont toujours existé dans le monde arabo-musulman après l’avènement de l’Islam et cela, sous le regard des guides religieux et des autorités politiques. Ainsi peut-on évoquer les cas de Constantine, Settat, Fès, la Mecque dans les années 1920 soit à 39 avant que l’Arabie Saoudite ne songe à abolir l’esclavage des noirs sur ses terres en 1962, pour ne citer que ces cas.
Si les arabo-musulmans et musulmans en général peuvent se prévaloir de concéder des droits aux esclaves, fussent-ils des esclaves de guerre, il convient cependant de leur dire qu’ils sont aux antipodes des droits de l’homme. Les hommes naissent LIBRES et ÉGAUX, c’est le combat dans lequel le monde entier est engagé aujourd’hui, c’est-à-dire garantir à chaque peuple le respect de son humanité, qu’il soit noir, jaune, blanc, rouge ou autre, les hommes naissent libres et égaux et nul n’a le droit d’assujettir l’autre . L’esclavage à ce jour n’est plus tolérable ni acceptable, même ayant pour base le Coran. A cet effet, les arabo-musulmans devraient mettre fin à la haine qui les habite contre les noirs.
On s’indigne aujourd’hui sur le cas de la Libye après le reportage de CNN, et  la Mauritanie, pourquoi ne pleure-t-on pas à chaudes larmes aussi, elle est pourtant connue pour son esclavagisme, nul ne l’ignore. Les dirigeants des Etats d’Afrique l’Ouest connaissent parfaitement cette situation mais ne font rien par solidarité ou soumission religieuse aux arabes, un peu comme à l’époque de la traite arabo-musulmane. En dehors de la Mauritanie il y a les pays du Maghreb, en tête desquels l’Algérie qui ne cache pas un seul instant sa répugnance contre les noirs.

Y a-t-il un pays arabe où les noirs seraient bien perçus, comme des humains, si ce n’est pour des raisons de diplomatie religieuse qui contraignent les dirigeants arabes à faire des concessions contre leur gré en jouant la carte de l’hypocrisie, à l’exemple de la nomination d’un imam noir à la Mecque, cheikh Adil KALBANI, en Avril 2009, qui par ailleurs fut radié les jours qui suivirent sa nomination pour un motif peu clair, à savoir qu’il aurait dit que la musique est permise dans l’Islam.  Le fait qu’il ait été nommé deux mois après l’élection de Barack OBAMA à la tête des Etats-Unis et tout le propagandisme médiatique qui s’en est suivi  ainsi que sa radiation hâtive et en douce, nous laissent soupçonner une nomination éphémère à des fins dissimulées. Ce cas est le même pour les minorités noires qui occupent de hautes fonctions dans les pays arabo-musulmans, dont ils sont des citoyens, mais d’une citoyenneté de seconde zone. Pareillement pour les pays tels que la Somalie, le Soudan…, dans les organisations arabes et islamiques, ils ne sont que les arbres qui cachent la forêt. Concrètement ils n’ont aucune place véritable au même titre que les autres. Devons-nous dire que c’est là l’héritage des noirs musulmans, tel Bilal dont on entend à peine parler dans le monde musulman comme s’il se cache une volonté de l’effacer de l’histoire de l’Islam parce qu’il fut noir ? Les rares fois où les arabo-musulmans le citent c’est quand il s’agit de nier leur racisme ou quand il faut parler de l’appel à la prière car il fut choisi par le prophète pour appeler à la prière, l’Azane. A-t-on besoin de rappeler aux arabo-musulmans que la toute première émigration de l’Islam ne fut pas celle de la Mecque à Yatrib ( actuelle Médine ) mais plutôt de la Mecque à l’Éthiopie chez un roi noir, et chrétien de surcroît ?
Si donc il faut vraiment s’indigner, que ce ne soit pas seulement sur le cas de la Libye. Le problème doit être saisi à sa racine, son fondement même. Car tant que les dirigeants arabes et négro-africains,  musulmans et non-musulmans, n’auront pas décidé de mettre un terme définitif à ce problème rien ne pourra changer. Reste aux peuples noirs africains de se faire respecter.

En définitive, il faille qu’on ait l’honnêteté de citer toutes les personnes qui ont contribué à la mort de Muhammar Kadhafi, Nicolas Sarkozy ne fut pas seul. Avec lui on compte d’autres présidents, dont ceux de trois pays africains, à savoir le Gabon, le Nigéria et l’Afrique du Sud, qui votèrent tous les trois, l’adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies qui entraîna la mort du « guide Libyen » et le chaos qui prévaut présentement en Libye.

Alain Gérald Lewis Mba Bekui 

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