A bord de l’avion entre Colombo et Manille, le pape François a passé pas moins de trois quarts d’heures avec les journalistes qui l’accompagnent. Interrogé par un journaliste français, il a clairement fait référence à l’attaque terroriste de Paris contre la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo il y a huit jours.
Il a expliqué qu’il existait des « limites » en matière de liberté d’expression. S’il a assuré que chacun avait « le droit », même « l’obligation de dire ce qu’il pense pour aider le bien commun », le souverain pontife a fait comprendre que ceux qui provoquent ou offensent peuvent s’attendre à une réaction. S’il a réaffirmé avec force que « tuer au nom de Dieu » était une véritable « aberration », le chef de l’Eglise catholique a soutenu que l’on ne pouvait pas « provoquer » ou « insulter la foi des autres ».
Egalement interpellé sur les menaces du terrorisme islamique qui pèsent sur lui et le Vatican, le pape François s’est dit d’abord « préoccupé » pour les fidèles, avant d’ajouter : «J’ai peur, mais vous savez j’ai un défaut, j’ai une bonne dose d’inconscience ! » Puis il a déclaré avoir demandé au Seigneur, s’il devait être assassiné un jour, « la grâce » de ne pas souffrir. Et de confier, en souriant, aux journalistes : « Je ne suis pas très courageux devant la douleur ! »