Je n’ai rien contre la France mais une haine contre ses élites… J’ai été interpellé par un article du Le Parisien signé Éric Hacquemand et intitulé « la troublante tournée de Hollande en Afrique ». Nul ne peut insulter impunément celui qui le nourrit…(article in extenso en dessous). Ce qu’il ne dit pas et ce que les chefs d’Etat incriminés ne disent pas à leur peuple c’est que, c’est la France qui impose tout ce qu’il y a de nocifs en Afrique francophone. Le CFA, l’austérité budgétaire qui conduit au gel des salaires, la dévaluation, etc. A quel moment la presse française en parlera ? A quel moment cette presse française parlera du massacre des populations camerounaises en pays bassa et en pays bamiléké sans oublier en pays boulou ? Ça vous en bouche un coin ? Mais, certains esprits chagrins, surtout incultes, parleront avec rage de la chaîne de télévision panafricaine Afrique média. Tous les dirigeants africains qui veulent sortir du CFA sont assassinés. Cherchez l’erreur…
Quand est-ce que la presse française parlera franchement de Nicolas Sarkozy, grand démocrate devant l’Eternel et qui serait la cheville ouvrière de la suppression probable de l’émission de Canal+ « Les Guignols de l’Info » ? C’est un ami de Bolloré, roi africain et patron de Vivendi , qui détient Canal+. Pourquoi aucun sujet honnête sur sa volonté d’aller tuer le frère Guide Mouammar Kadhafi, en Libye, et d’y installer le chaos ? Ah, c’était un dictateur diront-ils, déclaration reprise par certains africains en mal de reconnaissance. Ainsi, Sarkozy a un blanc-seing, celui de tuer qui il veut, surtout si c’est un Africain. Qui sait que l’or français est…africain ? Oui, l’arme monétaire et l’arme militaire tiennent l’Afrique francophone en otage mais, ne pas le dire ou dénoncer est de la faiblesse.
INTERACTIF. La troublante tournée africaine de Hollande…
François Hollande part trois jours au Bénin, en Angola et au Cameroun, n’hésitant pas à serrer la main d’autocrates au nom de la lutte contre le terrorisme et la défense de nos intérêts économiques.
« Comme prévu, ils vont te faire un prix ! » Capté par les caméras de télévision, le trait d’humour lancé par François Hollande au président du Gabon, Ali Bongo, devant une démonstration de Rafale le 15 juin lors du Salon aéronautique du Bourget, en dit long. Confronté à la menace terroriste, le chef de l’Etat, attendu ce soir au Bénin, première étape d’une mini-tournée sur le continent noir, est désormais contraint de composer avec certains autocrates africains.
Demain, le chef de l’Etat est ainsi attendu en grande pompe en Angola par le président José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis… 1979. Et, le lendemain, direction Yaoundé, où le président du Cameroun, Paul Biya, règne depuis bientôt trente-trois ans.
« Ces poignées de main sont une erreur et même une faute, car la démocratie et l’alternance, c’est aussi pour les Africains », dénonce l’ex-secrétaire d’Etat franco-togolais Kofi Yamgnane, qui n’a pas oublié les proclamations du candidat Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012, notamment celle du 22 janvier. « Présider la République, c’est ne pas inviter les dictateurs en grand appareil à Paris », avait alors lancé le candidat PS au meeting du Bourget. Ce qui n’empêchera pas le Congolais Denis Sassou Nguesso (au pouvoir depuis 1997) de faire coup double le 7 juillet à Paris, où il sera reçu par François Hollande mais aussi par le Premier ministre, Manuel Valls… Comme si les bonnes intentions du début du quinquennat avaient désormais du plomb dans l’aile.
« A la suite de son élection, François Hollande et son équipe ont tenté de mettre en place une nouvelle relation avec les décideurs africains », reconnaissent Aline Leboeuf et Hélène Quénot Suarez, chercheuses à l’Institut français des relations internationales (Ifri). Et ce, d’autant plus facilement que le nouveau président ne les connaît pas. L’Afrique de Hollande ? Un stage ENA à l’ambassade de France à Alger et, moins connu, quelques jours en 1979 dans la Somalie prosoviétique de Siyaad Barre avec les copains de l’époque, Jean-Pierre Jouyet ou Jean-Maurice Rippert, après avoir été refoulés d’Ethiopie. Comme Nicolas Sarkozy au début de son mandat, le nouveau chef de l’Etat fait alors le tri, valorisant les dirigeants africains « bien élus », mais tentant de marginaliser les caciques. Alors qu’il voulait briguer un cinquième mandat, le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, est ainsi lâché en 2013.
Mais voilà, comme Nicolas Sarkozy en son temps, Hollande s’est mué en « chef de guerre », l’obligeant à réviser son logiciel africain. L’opération Serval contre les jihadistes au Nord-Mali en décembre 2013 ? Impossible sans le concours de l’armée du Tchadien Idriss Déby, installé par les Français il y a… vingt-cinq ans. La libération de la famille Moulin-Fournier retenue en otage pendant deux mois en avril 2013 par Boko Haram ? « Sans le concours de Paul Biya, cela n’aurait sans doute pas été possible », reconnaît un diplomate de haut rang. Sans compter que les militaires français ont besoin du Cameroun pour l’opération Sangaris en République centrafricaine. Le sous-sol riche d’hydrocarbures de l’Angola ? « Ce pays a un petit côté Qatar africain, difficile de passer à côté », poursuit le même diplomate. Surtout à un moment où la diplomatie économique fait figure de priorité pour François Hollande, désormais converti à un principe : la realpolitik.