La Russie prête à examiner une demande d’aide militaire de Bagdad

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Kirill Kalinnikov
Kirill Kalinnikov

Moscou déterminera, le cas échéant, si cette demande correspond aux intérêts de la Russie et de ses habitants, estime la présidente du sénat russe.

La Russie examinera toute demande d’aide militaire formulée par l’Irak le cas échéant, a déclaré Valentina Matvienko, présidente du Conseil de la Fédération (sénat russe).

« Nous avons un seul critère: à quel point cette demande correspond aux intérêts nationaux de notre pays, de ses habitants. Et en premier lieu aux intérêts en matière de sécurité », a précisé Mme Matvienko dans une interview à l’hebdomadaire russe Argoumenty i fakty.
Aucune demande officielle ad hoc n’est encore parvenue à Moscou, selon elle. « Si c’est le cas, nous l’examinerons selon les règles établies par la Constitution. C’est ainsi qu’on a pris la décision concernant la Syrie ».
Des experts considèrent ces activités comme efficaces, a-t-elle souligné. La « solution la plus simple » au problème syrien, selon la sénatrice, consiste à conjuguer les efforts de tous les Etats intéressés dans le cadre d’une coalition internationale unique. La Russie préconise une telle coopération, mais n’arrive pas à s’entendre à ce sujet avec ses partenaires. Cependant, « des progrès se profilent quant à la coordination entre les départements militaires ».

La position de la Russie trouve un soutien et une compréhension croissants au sein de la communauté internationale, estime la parlementaire. « J’ai pu m’en convaincre lors de mes récentes visites en Jordanie, au Kenya et à l’Assemblée de l’Union interparlementaire à Genève. On se rend de plus en plus compte que le règlement politique d’un vaste éventail de problèmes, en premier lieu en Syrie, est impossible sans venir à bout de l’EI ».
La Russie mène, depuis le 30 septembre, une opération militaire contre l’EI en Syrie. Les frappes aériennes russes ciblent les sites militaires, les centres de communication, les transports, ainsi que les stocks d’armes, de munitions et de combustible appartenant à l’EI.
Début octobre, le premier ministre irakien Haïdar al Abadi a déclaré qu’il verrait d’un bon œil des frappes aériennes russes contre le groupe djihadiste Etat islamique en Irak, ce qui a déplu à Washington. Les Etats-Unis menacent de suspendre leur aide militaire à l’Irak dans le cas où Bagdad demanderait à la Russie d’effectuer des frappes aériennes contre les positions de l’EI en territoire irakien.

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