Tandis que l’Occident regarde d’un œil vigilant tous les petits pas de la Russie, il semble avoir loupé une nouvelle stratégie de cette dernière en matière d’agriculture. Ainsi, contrairement aux espoirs occidentaux, Moscou utilise les sanctions à son avantage et s’apprête à devenir un des plus grands producteurs de produits biologiques.
Les occidentaux, se rassurant par une illusion que les sanctions antirusses ont ravagé irréversiblement l’économie russe, semblent avoir loupé le fait que la Russie a choisi une autre voie de développement où elle a en fait réussi. Et non, il ne s’agit pas des livraisons de gaz ou de pétrole, il s’agit de l’industrie alimentaire.
Moscou a préféré ne pas suivre le modèle occidental agricole et a ainsi préservé ses sols fertiles, ni pollués par des substances chimiques, ni par des cultures d’Organismes génétiquement modifiés (OGM). Grâce à la réforme agricole annoncée par le président russe, la Russie va devenir une productrice vedette de produits biologiques qui sont de plus en plus demandés à travers le monde.
Le pays dispose d’environ 2.168.400 kilomètres carrés de terres arables. Vu que les agriculteurs russes refusent fermement de cultiver des cultures génétiquement modifiées et d’appauvrir le sol par l’utilisation d’herbicides, ces terres s’avèrent convenir parfaitement à l’agriculture biologique.
Si l’on regarde un peu en arrière, une partie considérable de l’allocution annuelle de Vladimir Poutine devant la Douma (chambre basse du parlement russe) était consacrée à la réforme agricole censée renforcer le secteur, et pour une bonne raison, fait remarquer l’analyste politique Seth Ferris dans un article du New Eastern Outlook.
La réforme en question semble s’inscrire idéalement dans la ligne suivie par le pays. La Russie n’a jamais adopté les moyens de production de masse si répandus en Occident et si elle s’emploie maintenant à développer son secteur agricole, une fois qu’elle y aura versé des fonds publics, elle en retirera d’énormes profits, poursuit l’analyste.
Le gouvernement russe a depuis longtemps pris la décision de ne pas produire d’alimentation contenant des OGM. Si la réforme réussit, la Russie deviendra en réalité une des productrices majeures de produits biologiques ce qui ne sera pas du tout apprécié par les pays occidentaux.
L’Occident est habitué à dominer sur la scène internationale en contrôlant les ressources mondiales en gaz et en pétrole, mais il a apparemment sous-estimé le rôle des produits alimentaires pour les simples gens. Cependant, ils s’avèrent être un outil puissant d’influence dans le contexte actuel de manque de produits haut de gamme.
En fin de compte, les sanctions antirusses ont fait quoi? Elles ont donné un coup de fouet à l’industrie agroalimentaire russe.