Koffi Olomidé, interdit de séjour en France et poursuivi pour vi0l sur mineur

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Koffi Olomidé  a été filmé entrain de frapper une de ses danseuses à Nairobi, au Kenya. Il a été expulsé et banni à vie du Kenya avant d’être interpelé pour la même affaire à Kinshasa.

De retour à Kinshasa, il est hué à son arrivée, est placé en détention le 26 juillet puis libéré sous caution quatre jours plus tard. « J’ai subi, j’ai compris », écrit-il sur sa page Facebook dans la foulée. Depuis, il poste des « selfies », entourés de sa famille et de Fally Ipupa, autre grand nom de la musique congolaise qui a fait ses classes dans le groupe de Koffi Olomidé, Quartier Latin.

Pourtant, Koffi Olomidé n’en est pas à sa première frasque. Celui qui a été le premier chanteur africain à faire salle comble à Bercy en 2000 est désormais interdit de séjour en France.

Antoine Christophe Agbepa Mumba, de son vrai nom, reste visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice française en 2009 et renouvelé en 2012. « L’instruction est encore ouverte, la procédure n’a pas été clôturée et l’enquête se poursuit », indique-t-on au tribunal de grande instance de Nanterre.
La star franco congolaise, née il y a soixante ans à Kisangani, la grande ville du nord du pays, est poursuivie en France pour « viol sur mineure de quinze ans », « séquestration », « aide à l’entrée et au séjour d’une étrangère en France », « conditions de travail ou d’hébergement contraires à la dignité humaine ».

Les faits se sont déroulés entre 2002 et 2006 sur des danseuses parfois mineures et aux parcours de vie perturbés par la perte de leurs parents dans la première guerre du Congo (1996-1997), la misère et la violence familiale. Après avoir été contrôlées sans papier à Lyon où elles se trouvaient pour un concert, trois d’entre elles se sont décidées à témoigner devant les juges, avec le soutien du Comité contre l’esclavage moderne.

Il agressait aussi sεxuεllement ses danseuses

Leurs récits parfois décousus décrivent un envers du décor sordide, dont le théâtre principal est une maison louée par l’artiste en banlieue parisienne, à Asnières (Hauts-de-Seine). Durant les tournées françaises, c’est là que sont hébergées les danseuses dont la plupart sont venues illégalement en France, munies de passeports d’autres individus fournis, disent-elles, par Koffi Olomidé. Un détail frappe les enquêteurs :
« les portes et surtout les fenêtres étaient munies de verrous de nature à les empêcher de quitter les lieux », lit-on dans le dossier judiciaire que Le Monde Afrique a pu consulter.

Une danseuse y relate son quotidien lors des tournées françaises de Koffi Olomidé :
« Dès que le concert était terminé, on devait rentrer à la maison, à Asnières. On était gardées par trois vigiles. On était quatre dans la même chambre, on n’avait pas le droit de sortir sans autorisation. Je ne pouvais pas téléphoner, même à ma mère. On était payé 100 euros pour un concert de minuit à six heures de matin. On était forcées de coucher avec lui : il appelait un vigile pour qu’il amène une danseuse à l’Etap Hôtel ».

Puis elle décrit la brutalité sexuelle de l’un des pères de la rumba congolaise également redouté pour ses pratiques mystiques :
« il fait de la magie, des trucs bizarres, il nous soufflait sur le corps ».

Lorsque ce n’était pas à l’hôtel, les « viols » se déroulaient parfois dans le studio d’enregistrement ou dans les toilettes d’un supermarché d’Asnières, se souvient une autre danseuse âgée de quatorze ans à l’époque des faits.
« Il m’a demandé de l’accompagner faire des courses. (…) Il m’a demandé de déposer le caddie, que j’aille aux toilettes et que je ne ferme pas la porte. Après, il est venu. (…) Il m’a dit que je me tourne et a fait rentrer son truc. (…) J’avais mal. Il m’a dit “ne crie pas” parce qu’il y avait des gens à côté ».
Celles qui se refusaient à lui étaient renvoyées. Souriantes et avenantes sur scène, les danseuses étaient en fait « humiliées », « salies », régulièrement « violées » par celui qui n’a pas hésité à se présenter comme un défenseur du droit des femmes.

Lorsqu’elles tombaient enceintes, Koffi Olomidé les contraignait à avaler des « cachets blancs », raconte l’une d’entre elles. Ce qui provoquait des fausses couches. Parfois, la situation médicale empirait. Et il était contraint de les emmener à l’hôpital où elles étaient admises sous l’identité d’Aliane Olomidé, son épouse.

Le monde

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