Les actions de la Russie au Proche-Orient sont un exemple de la façon dont elle parvient à prendre l’Occident par surprise.
Selon le journal allemand Süddeutsche Zeitung, l’Occident n’est pas en mesure de s’opposer à la politique proche-orientale de Moscou.
« Le chef du Kremlin, avec la même audace confond, surprend et se fiche de ses adversaires, et personne ne l’en empêche », note le journal.
La Russie a réussi à occuper le vide créé en raison du retrait des Etats-Unis du Proche-Orient. Et le tournant a été le conflit syrien. L’utilisation de l’aviation a donné à Moscou un avantage significatif, ce qui a permis de stabiliser la position de Bachar el-Assad et de faire à nouveau de la Russie « un facteur influent sur la scène proche-orientale ».
« Sur le champ de bataille en Syrie, Moscou a gagné des alliés ». Il n’y a pas si longtemps, l’ancien dirigeant iranien, l’ayatollah Khomeini, considérait l’Union soviétique comme « une superpuissance du diable », tandis que, maintenant, son successeur a accordé une base aérienne aux bombardiers russes.
Et ceux qui ont trouvé un terrain d’entente avec l’Iran pourraient bientôt s’installer en Irak, souligne le quotidien. Ainsi, la Russie pourrait devenir le « partenaire officieux de l’axe chiite » au Proche-Orient, c’est-à-dire de l’Iran, de l’Irak, de la Syrie et du mouvement libanais Hezbollah. Pendant ce temps, les Etats-Unis perdent leurs partenaires sunnites.
L’échec du « printemps arabe » a renforcé les islamistes et discrédité le modèle occidental de société. Et si Moscou se présente comme une force organisatrice, les répercutions sont au moins positives, conclut le journal allemand.