L’Occident a fait de graves erreurs dans ses relations avec la Russie, les sanctions étant l’une d’elles, et a négligé les intérêts russes à plusieurs reprises, a estimé Gregor Gysi, député du Bundestag du parti Die Linke (La Gauche).
Diverses erreurs pèsent sur les épaules de l’Occident quant à ses rapports avec l’Etat russe.
« On peut critiquer la Russie, mais malgré tout, il faut se rendre compte du fait que l’Occident a entrepris de nombreuses démarches erronées par rapport à elle, il a maintes fois négligé les intérêts russes », a déclaré le député allemand dans un entretien au journal Welt am Sonntag.
Parmi les erreurs, il a nommé les bombardements de la Yougoslavie, le déploiement des systèmes ABM en Europe de l’est, ainsi que l’aspiration à faire adhérer l’Ukraine à l’Otan. Quant au rattachement de la Crimée, il aurait fallu appliquer des mesures diplomatiques au lieu des sanctions imposées.
« Les sanctions sont de toute façon une erreur », a-t-il poursuivi, ajoutant que ces mesures restrictives frappaient plutôt les Occidentaux eux-mêmes que la Russie alors que cette dernière explorait de nouveaux marchés en Asie et en Amérique latine.
Ensuite, M.Gysi a rappelé l’attaque occidentale contre la Serbie en 1999, et ce sans résolution du Conseil de sécurité de l’Onu.
« S’y est ajoutée la permission de déployer des missiles américains en Pologne et dans la République tchèque », a-t-il poursuivi.
« Et maintenant imaginez que la Russie décide de déployer ses missiles au Mexique, expliquant qu’elle veut le protéger de la Colombie, les Américains y croiraient-ils? ».
Les Etats-Unis ne sont pas non plus tout blanc. Par exemple, Washington a imprudemment considéré la Russie comme une puissance régionale…
« Il y a des erreurs de la part des Américains aussi. L’une d’elles est la déclaration de Barack Obama selon laquelle la Russie est une puissance régionale. Le fait est que M.Poutine a montré aux Américains que la Russie en Syrie était tout de même une puissance mondiale », a souligné le député.
« M. Poutine a une poigne de tigre, mieux vaut s’abstenir de lui dire des choses pareilles », a-t-il d’ailleurs fait remarquer dans une interview à Die Welt.
Et les effets collatéraux de leur politique parfois irréfléchie deviennent évidents au fil du temps, a-t-il résumé.