La Russie a de nouveau installé ses missiles Iskander capables d’emporter des têtes nucléaires dans son enclave de Kaliningrad, frontalière de deux pays de l’Otan, a annoncé samedi Vilnius, tout en notant que l’objectif de Moscou est d’obtenir de l’Occident des concessions sur la Syrie et l’Ukraine.
Selon la Lituanie, le déploiement de ces systèmes de missiles risque de violer le traité clé sur les armes nucléaires. La Pologne a également réagi avec indignation.
« La Russie réalise actuellement des exercices militaires à Kaliningrad et leur scenario prévoit le déploiement de systèmes de missiles Iskander et la possibilité de les utiliser », a déclaré à l’AFP le ministre lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevicius.
Berlin pourrait être atteinte
La portée de ces missiles pouvant emporter des têtes nucléaires est de 700 kilomètres. Berlin pourrait ainsi être atteinte par ces missiles, depuis cette enclave totalement isolée du territoire russe située entre la Lituanie et la Pologne, a-t-il souligné.
M. Linkevicius a estimé que Moscou avait procédé à cette action pour « obtenir des concessions de l’Occident ».
Le ministère russe de la Défense a confirmé samedi le déploiement des missiles Iskander, tentant de rejeter les préoccupations occidentales en affirmant que des unités des missiles « ont été envoyés à plusieurs reprises vers la région de Kaliningrad et continueront d’y être envoyés dans le cadre d’un plan d’entraînement des forces armées russes ».
Les médias estoniens avaient affirmé vendredi que la Russie transportait des Iskander sur un bateau civil dans la mer Baltique.
Moscou avait déjà déployé de tels missiles à Kaliningrad en 2015, dans le cadre d’une série d’exercices militaires d’envergure sur fond de tension avec l’Occident, provoquée par l’annexion russe en 2014 de la Crimée et sa campagne militaire en Syrie un an plus tard.