Cameroun: Israël veille à la sécurité de Paul Biya avec les forces d’élite

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De la technologie d’interception des communications à la sécurité physique, le marché de la sécurité d’État du Cameroun est entièrement entre les mains des Israéliens.

Ce ne serait pas exagéré de l’appeler «Little Tel Aviv».

Les Israéliens se sentent pratiquement chez eux dans le quartier de Bastos à Yaoundé.

Les VUS à quatre roues motrices aux vitres teintées abondent et l’air regorge de rumeurs sur la présence de conseillers et / ou d’espions dans le cercle de Paul Biya.

Abraham Avi Sivan, l’ancien conseiller à la sécurité du président camerounais décédé en 2010, y était un habitué.

Eran Moas, le sécurocrate actuel du palais d’Etoudi, et sa femme sont également fréquemment repérés dans le quartier. Sivan, Moas et leurs conjoints ont même fondé un sanctuaire de singes au Cameroun.

En effet, Biya et Israël ont des liens étroits et de longue date. Le président camerounais se méfie des services de renseignement français depuis la tentative de coup d’État qui l’a presque renversé en 1984.

Il pense que son prédécesseur, Ahmadou Ahidjo, était le bras droit de Jacques Foccart et du Service de documentation externe et de contre-espionnage (SDECE).

L’empreinte d’Israël sur la sécurité à Yaoundé

Déterminé à mettre de côté les Français, Biya s’est tourné vers Israël sur la recommandation des États-Unis. C’est ainsi qu’il a rencontré Sami Meyuhas, qui avait travaillé au Zaïre sous Mobutu Sese Seko, aux côtés de Shabtai Shavit, qui a dirigé l’agence de renseignement israélienne Mossad de 1989 à 1996.

Avec Shavit (qui dirige actuellement Athena GS3, une filiale du groupe Mer) à Tel Aviv, Meyuhas dans la sous-région, et Sivan et l’ancien général israélien Mayer Heres à Yaoundé, les Israéliens ont progressivement transformé l’appareil de sécurité de Paul Biya.

Leur premier objectif était de créer le Bataillon d’intervention rapide (BIR), désormais dirigé par Heres.

Puis, à Yaoundé, ils ont installé différentes antennes et technologies permettant l’interception des communications téléphoniques et électroniques.

Effectivement, plusieurs bâtiments de Bastos sont équipés comme le toit du palais présidentiel.

Les Français ont dû faire face à cette réalité. À ce jour, le marché de la sécurité du Cameroun est considéré comme «inaccessible».

Zertine Dabo

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