Des émeutes ont éclaté dans les lotissements autour de Paris ce matin alors que les tensions s’intensifiaient au sujet des allégations de traitement policier brutal des minorités ethniques lors du confinement imposé à cause de la pandémie du coronavirus.
Alors que la violence se propageait dans les villes françaises voisines, des vidéos montraient des voitures de patrouille attaquées à Aulnay-sous-Bois, où d’autres véhicules ont également été incendiés.
Les émeutes ont éclaté alors que la police faisait face à des accusations criminelles pour une série d’attaques prétendument racistes alors qu’elle appliquait des couvre-feux et d’autres mesures strictes de maintien de l’ ordre pendant la crise du coronavirus en France , qui a jusqu’à présent fait près de 20000 morts.
Des vidéos des derniers troubles postés par le journaliste Taha Bouhafs, d’origine algérienne, montrent un homme menotté par la police.
Les images précédentes de M. Bouhaf montrent des cartouches de gaz lacrymogène tirées par la police.
Les violences matinales ont fait suite à l’ouverture d’une enquête par les procureurs après qu’un motocycliste de 30 ans a été grièvement blessé à la suite d’une collision avec une voiture de police banalisée à Villeneuve-la-Garenne, à moins de 16 km du centre de Paris.
« L’homme très gravement blessé est un musulman d’origine arabe », a expliqué une source proche du dossier.
«Il est critique à l’hôpital et les gens de la région ont très mal réagi à ce qui s’est passé.»
Un porte-parole de la police locale a déclaré: «La police et ses renforts ont été la cible d’émeutiers, qui ont jeté des pierres et des feux d’artifice.
La violence a commencé à Villeneuve-la-Garenne et s’est propagée à d’autres villes et domaines à proximité.»
La semaine dernière, les procureurs de Béziers, dans le sud de la France, ont annoncé que des officiers faisaient face à des accusations criminelles après la mort d’un père de trois enfants alors qu’il était en état d’arrestation pour avoir enfreint le verrouillage du coronavirus.
Trois agents ont été filmés en train de trainer Mohamed Gabsi, 33 ans, le long du sol pendant un couvre-feu.
Ils sont soupçonnés de «violences intentionnelles par un agent public ayant entraîné un homicide involontaire» et de «non assistance à une personne en danger».
Les infractions s’accompagnent d’une peine de prison combinée potentielle de 15 ans et plus, ont déclaré les procureurs locaux.
L’affaire est particulièrement délicate car M. Gabsi était musulman et Béziers est dirigé par un maire d’extrême droite soutenu par le parti du Rassemblement national, anciennement appelé le Front national.
M. Gabsi avait subi une crise cardiaque au moment où il est arrivé au poste de police local, et des témoins ont vu deux des policiers assis au-dessus de lui dans leur voiture de patrouille.
La mort suspecte de M. Gabsi fait suite à de nombreuses plaintes concernant le racisme policier alors que les forces à travers la France appliquent l’une des interdictions les plus strictes d’Europe.
Camille Legaré