Les cinq membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui prétendent être les principaux acteurs mondiaux du système international de l’après-Seconde Guerre mondiale, peinent à sauver leurs propres citoyens du coronavirus. Quant à la France, les USA, et le Royaume-Uni, cette pandémie montre que ces nations ne sont grandes que s’ils s’agissent de bombarder les pays du tiers monde.
Tout comme dans la guerre syrienne et d’autres zones de conflit, cependant, ces cinq pays sont incapables de diriger leur État pour leurs propres citoyens, et encore moins d’aider d’autres pays dans la lutte contre la pandémie de coronavirus.
Le Royaume-Uni, l’un des deux pays européens du CSNU mais aussi celui qui ne préfère pas être dans la même union économique et politique avec le reste de l’Europe, ne soutient aucun autre pays dans la lutte contre le coronavirus.
Le fait que la Hongrie ait déclaré ouvertement qu’elle avait reçu de l’aide du Conseil turc et de la Chine plutôt que de l’UE dans la lutte contre COVID-19, montre clairement la fragilité de l’union humanitaire face aux catastrophes naturelles et à une pandémie, en dehors de ses coopération économique et politique.
L’Italie, devenue l’épicentre du coronavirus en Europe, demande des respirateurs à l’Allemagne, mais l’autre membre de l’UE rejette sa demande. Il n’est donc pas surprenant que la Russie, qui n’est pas un pays de l’UE, envoie 22 convois d’équipes d’experts militaires en Italie pour aider.
Les représentants du CSNU dans l’est, la Chine et la Russie, qui dépensent toutes leurs ressources pour obtenir le leadership politique et économique des États-Unis et de l’Union occidentale, ne sont pas différents en termes de cultures nationalistes. Le fait que la Chine n’ait pas signalé la propagation du virus à temps montre clairement quels résultats elle privilégie.
Qu’en est-il des États-Unis, qui sont devenus la puissance hégémonique du monde? Alors que le pays de Trump construisait, jusqu’à récemment, des murs à ses frontières, il est si désespéré maintenant qu’il ouvre ses portes sans condition aux professionnels de la santé et aux experts pour traiter la maladie du coronavirus. Le président américain Donald Trump ne parvient même pas à se faire entendre des entreprises privées sur la production de respirateurs. Les kits de test sont vendus aux citoyens américains pour 1 500 $. Alors que Trump se vante du fait que les États-Unis sont le plus grand exportateur mondial d’équipements médicaux, le maire de New York avertit que les fournitures médicales de la ville pourraient s’épuiser d’ici une semaine.
En regardant ces images sombres se dérouler à l’intérieur des cinq pays membres du CSNU, le reste des 188 pays de l’ONU tentent de combattre la pandémie par eux-mêmes avec tout ce qu’ils ont, tout en luttant pour soulager les blessures d’autres pays et personnes.
La Chine n’a pas informé le monde du virus et, en termes de solidarité mondiale, ne peut aller au-delà de la vente de kits de test. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé tardivement la pandémie. L’Europe n’a pas fermé ses frontières assez tôt. Le Royaume-Uni a mis son peuple en danger en suivant la mentalité du troupeau. La France est la nation qui a laissé son peuple mourir, affirmant qu’il n’y avait pas de place dans ses hôpitaux, et c’est là que Louis Vuitton, au lieu de l’État, fabrique des masques de sécurité. La Russie essaie de trouver une opportunité dans chaque crise, et les États-Unis vendent leurs kits de test de virus à but lucratif.
Compte tenu de la destruction causée par la maladie des coronavirus et des situations en France, au Royaume-Uni, en Russie, en Chine et aux États-Unis, les déclarations des membres du CSNU et d’autres autorités internationales ne signifient plus rien pour des milliards de personnes dans le monde.
C’est peut-être la raison pour laquelle l’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown a exhorté les dirigeants mondiaux à créer une forme temporaire de gouvernement mondial, une sorte de groupe de travail pour faire face à la crise des coronavirus.
En répertoriant toutes ces erreurs ensemble, nous voyons qu’un demi-siècle de ce système s’effondre. Le monde d’aujourd’hui se demande si la définition du pouvoir qui existe depuis 1945 s’est transformée. En fait, le pays axe-hégémonique, la catégorisation des États puissants-faibles est devenu relatif et dysfonctionnel.
Camille Legaré