Ces dernières semaines, des soldats ont à plusieurs reprises troué des réservoirs d’eau sur les toits de maisons à Kafr Qadum. La fusillade a lieu pendant les manifestations hebdomadaires contre la fermeture de la sortie est du village, qui relie le village à la ville de Naplouse et passe par l’expansion de la colonie de Kedumim. Les habitants organisent les manifestations hebdomadaires depuis 2011.
Du fait de la politique d’Israël, les Palestiniens de Cisjordanie souffrent de graves pénuries d’eau et d’un approvisionnement irrégulier. Pour atténuer les difficultés, les résidents placent des réservoirs d’eau de 500 ou 1 000 litres sur leurs toits pour stocker l’eau pendant les heures d’approvisionnement, pour une utilisation pendant les nombreuses heures où il n’y a pas d’eau courante.
« Après environ une heure, nous avons entendu l’eau couler dans la cour par les tuyaux de drainage. La cour était remplie d’eau. Puis une autre balle a brisé la fenêtre de la cuisine. Il y a une colline juste devant la fenêtre où se tiennent les soldats, alors j’étais sûr qu’ils avaient tiré sur la maison à partir de là. C’était la troisième fois ce mois-ci que des soldats tiraient sur notre réservoir d’eau. Chaque fois, nous avons perdu beaucoup d’eau, » témoigne Ashraf Shteiwi.
L’enquête du Centre israélien d’information sur les droits de l’homme dans les territoires occupés indique que la fusillade est délibérée et a entraîné la perte de centaines de litres d’eau.
Les dommages causés aux réservoirs d’eau sont de purs abus et constituent un acte illégal de punition collective. Étant donné que les résidents doivent désormais suivre des mesures d’hygiène strictes, y compris un lavage fréquent des mains, en raison de l’apparition du coronavirus, cette conduite est encore plus grave. Néanmoins, les tirs se sont poursuivis sans relâche pendant plusieurs semaines.
Zertine Dabo