Le Mali, le Niger et le Burkina Faso quittent la Francophonie

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso annoncent leur retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie
Le 18 mars, le Mali a officiellement annoncé son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), un mouvement qui fait suite à des déclarations similaires de ses voisins, le Niger et le Burkina Faso. Dans une lettre émanant du ministère des Affaires étrangères, le gouvernement malien a affirmé que son appartenance à l’OIF n’était plus compatible avec ses principes souverains.
Cette décision marque une nouvelle étape dans la rupture des liens avec la France et les institutions francophones, un phénomène amplifié par l’ascension de régimes militaires dans ces pays. Le Mali, dirigé par une junte militaire depuis 2021, rejoint ainsi le Burkina Faso et le Niger, qui ont déjà pris des mesures similaires en raison de leur volonté de revendiquer leur souveraineté face à l’influence française.
Dans la lettre de retrait, le ministère des Affaires étrangères malien a souligné que « le Mali ne peut demeurer membre d’une organisation aux agissements incompatibles avec les principes constitutionnels, (…) fondés sur la souveraineté de l’État. » Ce passage révèle le sentiment croissant d’exaspération face à ce qui est perçu comme un traitement inéquitable de la part de l’OIF, particulièrement depuis le début de la transition politique au Mali.
Les régimes militaires au pouvoir dans ces trois pays – qui ont tous été des membres fondateurs de l’OIF, créée à Niamey en 1970 – justifient leurs actions par la nécessité de restaurer la dignité nationale et de s’affranchir des influences jugées néocoloniales. Le retrait du Mali a été effectué dans le sillage d’une déclaration similaire du Burkina Faso et du Niger, marquant ainsi une concorde entre ces nations du Sahel au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).
La lettre du gouvernement malien reproche aussi à l’OIF de ne pas soutenir les aspirations légitimes du peuple malien, en évoquant une « application sélective des sanctions » et un « mépris pour la souveraineté du Mali ». Ces critiques montrent une volonté claire des dirigeants de ces pays de redéfinir leurs relations internationales sur la base de leur propre souveraineté et de leurs intérêts nationaux, loin des normes et des attentes traditionnelles.
Le retrait de ces trois pays de l’OIF pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations diplomatiques au sein de la francophonie, soulignant une fracture grandissante entre les États africains en transition et leurs anciens colonisateurs. La situation mérite d’être suivie de près, alors que cette dynamique pourrait influencer les politiques régionales et les alliances dans les années à venir.