Seize personnes, dont deux chirurgiens, ont été condamnées par la justice chinoise à des peines d’emprisonnement de deux à cinq ans pour trafic d’organes, reflet d’un phénomène toujours de grande ampleur dans le pays.
Les accusés étaient impliqués dans un vaste négoce illégal de reins, a indiqué un tribunal de Jinan (est), selon le jugement rapporté par l’agence officielle Chine nouvelle.
« Ils accomplissaient dans le secret des opérations chirurgicales de transplantation de rein » dans la province du Shandong, a indiqué la Cour, rendant son verdict au terme d’un procès ayant duré 18 mois.
Certains des prévenus « recherchaient sur internet d’éventuels vendeurs d’organes dans tout le pays, avant d’organiser des tests de compatibilité entre donneurs et acheteurs », précisait Chine nouvelle.
Les vendeurs recevaient environ 40.000 yuans (5.500 euros) pour le rein qu’ils cédaient, tandis que les receveurs se voyaient réclamer de 400.000 à 600.000 yuans (54.700 à 82.000 euros) pour la transplantation.
De tels trafics sont légion en Chine, qui fait face à un drastique manque d’organes disponibles.
Un rapport de trois chercheurs publié en juillet, cosigné par l’ancien parlementaire canadien David Kilgour et le militant des droits de l’homme David Matas, estime qu’entre 60.000 et 100.000 opérations de transplantations ont lieu chaque année en Chine, la plupart clandestines, très loin des 10.000 greffes d’organes officiellement déclarées par le régime.