L’affaire Lefort, du nom de ce prêtre français condamné en juin 2005 pour viσls sur des mineurs sénégalais, va enregistrer un nouveau rebondissement avec l’examen lundi à Paris de la demande de révision de son procès au cours d’une audience à laquelle participera l’avocat sénégalais Me Issa Diaw, l’un des conseils des victimes.
François Lefort Des Ylouses, prêtre et médecin français, a été condamné en juin 2005 à 8 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Nanterre.
Il avait été jugé et reconnu coupable d’agressions sεxuεlles, de viols et de tentative de corruption de mineurs de moins de 15 ans sur six pensionnaires de l’ONG Avenir de l’enfant, sis à l’époque à Rufisque.
Le prêtre a déposé une demande de révision que va examiner lundi la commission d’instruction de la Cour de révision et de réexamen des condamnations pénales de la Cour de cassation française.
Il fonde sa requête sur de « récents témoignages spontanés » dont la crédibilité est mise en doute par les avocats des victimes, parmi lesquels Me Issa Diaw, père du basketteur français d’origine sénégalaise Boris Diaw.
Dans leur « mémoire » transmise au tribunal et dont copie a été obtenue par l’APS, les avocats des victimes demandent au tribunal de rejeter la demande de M. Lefort qui selon eux « ne présente aucun fait nouveau ou élément inconnu de la juridiction de jugement de nature à établir son innocence ou à faire naître un doute sur sa culpabilité ».
Ils font valoir que le père Lefort cherche « à jeter la suspicion sur la parole des enfants dont il a abusé », en partant de « procédés déloyaux et trompeurs susceptibles de revêtir une qualification pénale ».
« Des années après la condamnation de M. Lefort, le fait que leur parole soit encore mise en doute constitue pour les victimes une épreuve insupportable », estiment Me Issa Diaw et son confrère français Olivier Morice