Les mouvements protestataires en Guyane ont réclamé samedi un nouveau statut pour ce territoire français d’Amérique du Sud qui connaît depuis deux semaines un vaste mouvement social.
Cette revendication d’un « statut particulier » pour la Guyane, qui est actuellement un département d’outre-mer (DOM), a été avancée lors de négociations sur les solutions possibles à la crise actuelle avec la ministre française des Outre-mer Ericka Bareigts.
Le collectif « Pou La Gwiyann dékolé », qui groupe l’ensemble des mouvements protestataires, en appelle au président français François Hollande et au gouvernement, a déclaré l’un de ses membres, Davy Rimane, depuis le perron de la préfecture de Cayenne, où se tenaient les discussions avec la ministre.
Il les presse « d’entamer les discussions avec la société guyanaise afin d’ouvrir un débat clair, transparent, visant à doter notre pays, trop éloigné des centres de décisions hexagonaux, d’un statut particulier pour la Guyane », a dit M. Rimane.
Des centaines de personnes massées en contrebas ont réagi par des cris de joie. Interrogé peu après par l’AFP, M. Rimane, par ailleurs militant du syndicat UTG-énergie, a justifié cette exigence par la volonté de se débarrasser d’un lien « trop centralisé et vertical avec Paris », qui empêche la Guyane « d’avancer ».
« Avec un autre système, on pourrait décider nous-mêmes de ce qui est bon pour nous », plutôt que de « demander des autorisations pour tout » en métropole, a estimé M. Rimane.
« Cette crise est l’expression de l’échec de ce référendum »
En 2010, les électeurs de Guyane ont dit à une large majorité « non » à l’autonomie accrue de leur département qui leur était proposée lors d’un référendum organisé à la demande d’une majorité de leurs élus locaux.
« Mais cette crise est l’expression de l’échec de ce référendum », a estimé un autre membre du collectif, Gauthier Horth. « Car le cadre réglementaire n’est pas du tout en adéquation avec la réalité guyanaise », selon lui.
La question d’un statut particulier de la Guyane était incluse dans les quelque 428 revendications du collectif apportées jeudi aux ministres Matthias Fekl (Intérieur) et Ericka Bareigts (Outre-mer). « La réponse du gouvernement a été +non+, à cause de la consultation de 2010 », a indiqué M. Rimane.
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