Arabie saoudite, Bahreïn, Égypte, Émirats arabes unis, Libye, Yémen et Maldives: sept pays ont annoncé lundi la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusant Doha de déstabiliser la région et de soutenir le «terrorisme».
15 jours après la visite à Ryad de Donald Trump, qui avait demandé aux pays musulmans d’agir de manière décisive contre l’extrémisme religieux, trois pays du Golfe, l’Égypte, la Libye, le Yémen, ainsi que les Maldives, ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de soutenir des « groupes terroristes », dont Al-Qaïda, Daech et les Frères musulmans.
Selon l’agence officielle saoudienne SPA, citée par l’AFP, Ryad rompt ses relations diplomatiques et ferme ses frontières avec le Qatar afin de « protéger sa sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l’extrémisme ».
« L’Arabie saoudite a pris cette mesure décisive en raison des sérieux abus des autorités de Doha tout au long de ces dernières années (…) pour inciter à la désobéissance et nuire à sa souveraineté », a déclaré un responsable saoudien, ajoutant que « Le Qatar accueille divers groupes terroristes qui déstabilisent la région, comme la confrérie des Frères musulmans, Daech et Al-Qaïda ».
Également via son agence officielle, le Bahreïn a justifié sa décision en accusant Doha d’« ébranler la sécurité et la stabilité et de s’ingérer dans ses affaires » intérieures. L’Égypte a également annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec le Qatar, qu’elle accuse de soutenir « le terrorisme ».
Dans de brefs communiqués diffusés par leurs agences de presse officielles, l’Arabie saoudite et le Bahreïn ajoutent couper toutes les liaisons terrestres, aériennes et maritimes avec l’émirat. Ainsi, les compagnies aériennes Etihad des Emirats arabes unis et Egypt Air ont annoncé lundi la suspension de tous ses vols vers et en provenance du Qatar.
Quelques heures plus tard, la Libye et le Yémen se sont aussi associés à la décision de l’Arabie saoudite, de l’Égypte, de Bahreïn et des Émirats arabes unis de rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar.
« Les agissements du Qatar à l’égard des milices putschistes (houthies, ndlr) et son soutien à des groupes terroristes deviennent clairs », a déclaré le gouvernement yéménite dans un communiqué, cité par Reuters.
Le Qatar a aussi été exclu de la coalition militaire arabe opérant au Yémen sous commandement saoudien.
Doha, pour sa part, a accusé lundi ses voisins du Golfe de chercher à le mettre sous tutelle et dénoncé comme « injustifiée » la rupture des relations diplomatiques.
Exprimant « son profond regret et sa surprise », le ministère qatari des Affaires étrangères a dénoncé « une campagne hostile, fondée sur des mensonges (…) témoignant d’une préméditation à nuire à l’État » du Qatar.
La compagnie aérienne Qatar Airways a aussi annoncé la suspension de ses vols vers l’Arabie saoudite.
Ces développements sont un sérieux revers pour le Qatar qui, indépendamment de son rôle régional, se targue d’organiser la Coupe du Monde de football en 2022.