Laurent Gbagbo à Mediapart: Je ne suis pas en prison, je suis otage; je suis là pour permettre à Ouattara d’être à la présidence

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Comment, pourquoi et dans quelles conditions Laurent Gbagbo a été renversé de la tête de l’exécutif ivoirien, Les raisons pour lesquelles le pays s’englue dans une impasse économique quasi insolvable, quand le franc Cfa et la défense représentent des goulots d’étranglement pour les pays africains, les origines de la mutinerie qui a récemment secoué son … L’ancien président ivoirien détenu injustement depuis six ans à la Haye dit tout sur tout dans une interview accordée à Mediapart, et évoque le rôle méphistophélique des  anciens chefs d’Etat français, Jacque Chirac et Nicolas Sarkozy.

Incarcéré à la Cour Pénale Internationale depuis 2011, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a accordé une interview exclusive à la journaliste française Fanny Pigeaud du quotidien en ligne Mediapart. Un entretien dans lequel il se montre combattif. « Je ne suis pas en prison, je suis  otage », estime-t-il. « Je suis là pour permettre à Ouattara d’être à la présidence » poursuit-il, notant que cette situation permettait à l’état français de continuer à avoir la main mise sur la cote d’ivoire.

« Je ne suis pas en prison, je suis  otage », estime-t-il. « Je suis là pour permettre à Ouattara d’être à la présidence »

Selon Laurent Gbagbo, Paris a imposé Alassane Ouattara à Félix Houphouët Boigny dès 1989, déjà dans le but de le porter au pouvoir. Commentant les difficultés économiques actuelles de son pays, Laurent Gbagbo s’étonne que l’exécutif ait eu besoin  de s’endetter pour faire face aux dépenses ordinaires de l’Etat. « J’ai toujours payé les fonctionnaires, l’Etat ivoirien a largement les moyens de fonctionner », assène-t-il en direction de son rival.

« L’armée française maintient son assise sur nous », explique-t-il, lui qui confirme avoir parlé avec Nicolas Sarkozy du retrait de la base militaire française d’Abidjan. « J’ai cru que la sagesse l’emporterait, je ne pensais pas qu’ils iraient jusqu’à bousiller le pays ».

« Pour que les pays africains se développent, estime Gbagbo, il faut résoudre le problème de l’indépendance ». Aujourd’hui, deux points fondamentaux bloquent cette indépendance selon lui : la défense et la monnaie.
« L’armée française maintient son assise sur nous », explique-t-il, lui qui confirme avoir parlé avec Nicolas Sarkozy du retrait de la base militaire française d’Abidjan. « J’ai cru que la sagesse l’emporterait, je ne pensais pas qu’ils iraient jusqu’à bousiller le pays ». confie-t-il  il rapporte également avoir songé à sortir de la zone franc CFA, « mais il ne fallait pas faire sortir la Côte d’Ivoire seule, sinon on se serait fait attaquer en frontières ». Gbagbo confirme que ses homologues n’étaient pas disposés à franchir le pas.

Paris a imposé Alassane Ouattara à Félix Houphouët Boigny dès 1989, déjà dans le but de le porter au pouvoir.

L’ancien président revient sur le contentieux électoral de 2010 entre lui et son rival Alassane Ouattara: « J’ai compris que Sarkozy voulait utiliser les élections comme prétexte », dénonce monsieur Gbagbo, évoquant les pressions faites pour que l’entreprise française Sagem assure l’organisation technique du vote. Selon Laurent Gbagbo, Nicolas Sarkozy a répété à Alassane Ouattara qu’il allait gagner, puis ils ont levé des mercenaires à la sous région en leur promettant que s’ils arrivaient à enlever Laurent Gbagbo, ils auraient 12 millions chacun.

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