Riyad, échec et mat face à Doha

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La signature du contrat d’achat de 39 avions de chasse F-15 constitue selon le Qatar, « le signe manifeste du soutien américain à Doha » dans la crise qui l’oppose à Riyad.

Cela a eu l’effet d’une douche froide : les 12 milliards de dollars que le petit émirat du Qatar vient de débloquer à l’adresse des États-Unis dans le cadre d’un contrat d’achat d’avions de combat, a provoqué son soudain retour en grâce aux yeux de Washington, alors qu’il était accusé il y a encore deux jours de pires crimes. Les autorités qataries s’en vantent d’ailleurs : la signature du contrat d’achat des F-15, 39 au total, montre parfaitement que les Américains soutiennent Doha dans la crise actuelle avec Riyad.

Et pourtant Riyad avait tout fait pour éviter ce retournement de veste américain : le 19 mai dernier, les responsables saoudiens signaient en bas des contrats qui débloquaient quelque 480 milliards de dollars à destination de l’industrie d’armement ou encore du secteur d’énergie US, croyant ainsi s’assurer à jamais l’appui du « Big Brother ».

Or, il a suffi que le Qatar desserre un peu les cordons de la bourse pour se voir lavé de « toutes les accusations de soutien au terrorisme » dont il a fait l’objet ces trois dernières semaines et qui lui ont valu un blocus économique et commercial sans précédent.

Après avoir signé le contrat avec le secrétaire à la Défense, le Qatar s’en est réjoui en soulignant que le soutien US à Doha est « bien profond » et « à l’abri des aléas politiques ».

Le virage américain montre encore une fois à quel point la diplomatie de la Maison Blanche est volatile et inhérente face aux intérêts du moment. En Syrie, Trump avait promis de combattre Daech, le voilà engagé à ses côtés contre l’armée syrienne et ses alliés iraniens et russes, eux, pleinement engagés dans la lutte contre le terrorisme takfiriste.

Depuis le début de la crise saoudo-qatarie personne n’a cru à ce que Washington puisse renoncer au petit, mais richissime, émirat gazier surtout qu’il accueille sur son sol plus de 11.000 soldats américains qu’il paie de sa poche, en échange d’assurer la sécurité du pays.

Ultime pied de nez à Riyad, deux navires de guerre US ont jeté l’ancre jeudi à Doha pour participer aux exercices navals conjoints aux côtés du Qatar et « promouvoir les coopérations sécuritaires de part et d’autre ».

Difficile de se sentir plus dupés que les Saoudiens en ce moment.

Sahar

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