L’île américaine de Guam, dans le Pacifique, est menacée depuis quelques jours par la Corée du Nord. Kim Jong-un prévoit d’envoyer dans sa direction quatre missiles en réponse aux propos de Donald Trump, qui avait promis « le feu et la fureur » contre le régime de Pyongyang. Sur place, la population, à plus de 80 % catholique, se prépare comme elle peut à une éventuelle attaque.
Sur le parvis de l’église Santa Maria à Agana, la capitale de l’île, Franck, 53 ans, avance d’un pas décidé. Il vient ici tous les dimanches, mais pour lui la messe d’aujourd’hui revêt une importance particulière.
« Je vais prier pour que tout se résolve, que personne ne soit blessé, et que personne n’ait à partir en guerre. Je pense que la paix, c’est très important en ce moment », confie-t-il à RFI en ce dimanche 13 août.
Pour son homélie, le père Paul Gofigan a tenu à adresser à ses fidèles un message de circonstance : « Si nous devons prier pour la paix, la paix se trouve à l’intérieur. On ne trouve pas la paix à l’extérieur, tout commence à l’intérieur. N’ayez pas peur ! »
Quand « l’ego » affecte le jugement
Pour Madeleine Conely, 70 ans, il faut prier pour les habitants de Guam, mais aussi pour que Donald Trump et Kim Jong-un mettent fin à leur escalade verbale. Selon elles, les deux dirigeants se laissent aveugler par leur amour-propre.
« Je pense que nous avons affaire à deux personnes qui ont beaucoup d’ego, dit-elle. Et quand on a trop d’ego, cela peut tout emporter. Malheureusement, tous les deux ne pensent pas assez à la situation globale… »
Ici, les fidèles tentent aussi de se rassurer en se rappelant qu’en 2013 déjà, Pyongyang avait annoncé vouloir attaquer l’île de Guam. Or, ces paroles belliqueuses ne s’étaient finalement pas transformées en acte.