Les États-Unis ont annoncé la modernisation de la plus grande bombe conventionnelle au monde: la GBU-57.
Cette munition, capable de percer des bunkers souterrains, pèse plus de 13 tonnes et peut embarquer une charge de 2,5 tonnes, écrit mardi le quotidien Moskovski Komsomolets. Selon les analystes occidentaux, la bombe était destinée initialement à détruire les abris nord-coréens renforcés de commandement souterrain en cas de conflit entre les USA et la Corée du Nord. Les experts russes pensent que cette superarme est un jouet très coûteux dont l’utilisation pratique suscite de très nombreuses questions.
Le développement de la plus grande bombe non nucléaire du monde a commencé en 2002. Les premiers essais ont eu lieu en mars 2007 et la bombe a été mise en service dans l’armée de l’air américaine en 2011. Mais, en 2012 déjà, les militaires américains se plaignaient de la puissance perforante de la munition et ont exigé de la moderniser. Le coût total du programme de construction de la superbombe est estimé à 330 millions de dollars, et le prix d’une munition à 3,5 millions de dollars. Les ingénieurs affirment qu’elle est capable de percer du béton armé jusqu’à 60 mètres de profondeur, et donc de détruire à coup sûr des bunkers et des postes de commandement souterrains, ainsi que des silos à missile.
D’après les analystes militaires occidentaux, les cibles principales de ces bombes sont les «pays voyous» développant l’arme nucléaire comme la Corée du Nord et l’Iran. Dans le même temps, les experts russes pensent que l’usage de tels moyens n’est possible qu’en théorie.
Selon l’expert militaire Viktor Mourakhovski, il n’existe pas d’arme «miracle» dans le monde et parier sur l’utilisation de tels systèmes «uniques» s’est toujours révélé erroné.
«Elle doit être lancée à partir d’une grande altitude et même si elle était utilisée contre la Corée du Nord ou l’Iran il faudrait tout de même détruire tout le système de défense antiaérienne de ces pays. Certes, la défense antiaérienne de la Corée du Nord est relativement obsolète mais elle existe — et en grande quantité. C’est également le cas de l’Iran. C’est une tâche très difficile. C’est pourquoi cette bombe très coûteuse possède un champ d’utilisation très réduit. De plus, il faut savoir que les silos nucléaires et les postes de commandement nord-coréens se situent sous la roche de montagne, ce qui est bien plus difficile à percer que du béton», explique Viktor Mourakhovski.
De son côté, l’expert militaire Mikhaïl Barabanov confirme que cette munition a été prévue essentiellement pour détruire des sites nucléaires hautement protégés de l’Iran et de la Corée du Nord, mais qu’elle pourrait théoriquement être utilisée contre tout bunker profond.
Moskovski komsomolets