Zelensky se dit prêt à négocier avec Vladimir Poutine pour la paix

Zelensky se dit prêt à négocier avec Vladimir Poutine pour la paix

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Dans un tournant notable dans le conflit en Ukraine, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a annoncé mardi qu’il serait prêt à engager des négociations directes avec son homologue russe, Vladimir Poutine, ainsi qu’avec d’autres dirigeants internationaux, pour parvenir à la paix. Cette déclaration marque une évolution significative dans la position de l’Ukraine alors que la guerre, déclenchée par l’invasion russe en février 2022, s’approche de son troisième anniversaire.

« Si c’est la seule voie pour la paix »

Interrogé par le célèbre animateur britannique Piers Morgan dans une interview diffusée sur « Piers Morgan Uncensored », Volodymyr Zelensky a indiqué qu’il participerait à une telle négociation à condition qu’elle représente une véritable chance de mettre fin aux souffrances de la population ukrainienne. « Si c’est la seule configuration dans laquelle nous pouvons apporter la paix aux citoyens de l’Ukraine et ne plus perdre de gens, nous accepterons cette configuration, cette réunion avec quatre participants », a-t-il déclaré.

Bien qu’il n’ait pas spécifié l’identité des autres participants envisagés, Piers Morgan avait auparavant suggéré un format incluant, en plus de l’Ukraine et de la Russie, les États-Unis et l’Union européenne. Zelensky reste toutefois prudent et conditionne toute négociation à des garanties de sécurité solides pour l’Ukraine, venant notamment des pays occidentaux.

Un changement de cap pour Kiev ?

Cette démarche semble marquer un revirement pour le chef d’État ukrainien, qui, jusqu’ici, avait catégoriquement exclu tout dialogue tant que Vladimir Poutine resterait au pouvoir. En effet, un décret ukrainien de 2022 avait formellement interdit de négocier avec le président russe, la priorité étant alors de remporter des victoires militaires sur le terrain.

Cependant, la situation sur le front oriental reste délicate pour Kiev. Les forces russes continuent leurs avancées dans l’est du pays, et l’Ukraine craint de ne plus pouvoir compter sur un soutien indéfectible de l’administration américaine, notamment à la lumière des critiques formulées par Donald Trump durant sa campagne présidentielle. Le retour de ce dernier à la Maison-Blanche en janvier a ravivé les spéculations autour d’un potentiel rôle des États-Unis pour organiser des pourparlers de paix.

Une réponse froide de Moscou

Cependant, du côté de Moscou, la perspective de négociations reste tout aussi incertaine. Vladimir Poutine avait exprimé, fin janvier, son ouverture à des discussions visant à mettre fin au conflit, mais a fermement exclu l’idée de négocier directement avec Volodymyr Zelensky. Qualifiant son homologue ukrainien d’« illégitime », Poutine avait déclaré qu’il choisirait personnellement les représentants russes habilités à mener de telles négociations. Le Kremlin persiste également dans ses exigences maximalistes : Kiev devrait renoncer à rejoindre l’OTAN, accepter l’annexion par la Russie de plusieurs territoires occupés illégalement, et faire des concessions massives équivalant à une reddition.

Des positions toujours irréconciliables

Malgré cette ouverture apparente de Zelensky, un fossé important sépare toujours Moscou et Kiev. Si l’Ukraine reste inflexible sur son intégrité territoriale et sur le respect de ses frontières internationalement reconnues, le Kremlin ne montre aucun signe de recul quant à sa volonté d’annexer et de contrôler des territoires ukrainiens.

L’éventualité de pourparlers de paix dépendra donc de la capacité des deux parties à trouver un terrain commun, ce qui, pour l’instant, semble hors de portée. De plus, l’implication active de puissances internationales comme les États-Unis ou l’Union européenne pourrait être décisive pour débloquer une situation qui paraît dans une impasse.

Un futur incertain

La déclaration de Volodymyr Zelensky montre néanmoins une possible flexibilité et une prise de conscience des réalités géopolitiques et militaires auxquelles fait face son pays. Mais tant que les déclarations des deux camps ne sont pas suivies d’actes concrets, les perspectives de paix restent floues.

Dans un conflit qui a déjà coûté des milliers de vies, déplacé des millions de personnes, et bouleversé l’ordre international, toute initiative en faveur de la paix mérite d’être scrutée. Toutefois, la communauté internationale observe avec scepticisme l’écart entre les propos conciliants parfois tenus au niveau diplomatique et les décisions sur le terrain, qui continuent d’alimenter un engrenage meurtrier et destructeur.

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Said Mohamed

Said Mohamed est un polytechnicien, un web entrepreneur. Il est le créateur du site www.samomoi.com. Il lui arrive parfois de publier des flash infos sur ce site. Il est aussi membre actif sur le forum.

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