Moscou affirme pourtant qu’il est prématuré de parler d’une participation de la Russie à des opérations militaires contre l’EI en Syrie.
Washington a exprimé son inquiétude à l’égard des informations publiées dans les médias sur un renforcement supposé de la présence militaire russe en Syrie.
Selon le service de presse du département d’Etat des Etats-Unis, John Kerry a appelé Sergueï Lavrov « afin de discuter de la situation en Syrie, y compris de l’inquiétude des Etats-Unis à l’égard des informations sur un renforcement inévitable de la présence militaire russe » en Syrie.
Le secrétaire d’Etat des Etats-Unis a précisé que « si cette information est véridique, des actions de ce genre pourraient aboutir à une escalade du conflit (en Syrie, ndlr), à la mort de civils, à l’augmentation des flux de réfugiés et à la possibilité d’une confrontation avec la coalition des pays luttant contre l’Etat islamique (EI) ».
A l’issue de leur entretien téléphonique, Sergueï Lavrov et John Kerry se sont mis d’accord sur la nécessité de poursuivre la discussion sur la Syrie plus tard à New York, dans le cadre de la 70ème session de l’Assemblée générale de l’Onu.
Cependant, pour le président russe Vladimir Poutine, il est prématuré de parler d’une participation de la Russie à des opérations militaires contre l’EI.
« Nous examinons d’autres possibilités, pour l’instant, cet aspect n’est pas sur notre agenda », a répondu le chef de l’Etat russe à la question d’un journaliste portant sur ce sujet, tout en soulignant que Moscou continuerait à mener des consultations avec le gouvernement syrien et des pays de la région.
« Il est trop tôt pour affirmer que nous sommes prêts à le faire, mais nous continuons à aider la Syrie en termes d’équipement militaire, d’entraînement des militaires et de livraison d’armements », a ajouté Vladimir Poutine, en précisant qu’il s’agissait des contrats signés il y a 5-7 ans.
Des accords que « nous exécutons en totalité », a déclaré le président russe.
Depuis 2011, la Syrie est déchirée par un conflit armé issu d’un mouvement de contestation du gouvernement syrien et d’une « armée syrienne libre » (ASL) composée en partie de combattants islamistes. Début 2014 le groupe djihadiste Etat islamique a commencé à intensifier son activité dans la région en cherchant à créer un califat sur les territoires irakiens et syriens.
Connu pour sa cruauté extrême, le groupe Etat islamique est classé comme organisation terroriste par de nombreux Etats et est accusé par l’Onu, l’UE, les Etats-Unis ou encore la Ligue arabe, d’être responsable de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre, de nettoyage ethnique et de génocide.
Depuis août 2014, une coalition internationale avec les Etats-Unis à sa tête intervient militairement contre ce groupe.