Des véhicules blindés ont bouclé le siège du pouvoir présidentiel au Zimbabwe et le bâtiment du Parlement dans la capitale Harare, alors que des hélicoptères survolaient le centre-ville après que l’armée a annoncé avoir pris le contrôle de toutes les institutions gouvernementales.
La police de la République du Zimbabwe n’était pas visible dans les rues, alors que des soldats contrôlaient la circulation. Selon des informations non confirmées, un certain nombre de ministres et quelques hauts responsables du parti au pouvoir ZANU-PF auraient été arrêtés.
Les soldats ont procédé à quelques contrôles d’identité, mais la situation restait calme, la population continuant à vivre normalement.
L’Organisation des Nations Unies a publié un avis de sécurité demandant à son personnel de travailler à domicile, tandis que certaines écoles ont été fermées et que certains étudiants n’ont pas pu passer leur examen final, notamment à l’Université du Zimbabwe.
Le personnel gouvernemental aurait été remplacé par des soldats au bureau des départs de l’aéroport international Robert Gabriel Mugabe.
Le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Sibusiso Moyo, est apparu tôt mercredi à la télévision nationale, déclarant que la position prise par l’armée depuis la publication lundi du communiqué du chef d’état-major de l’armée zimbabwéenne, le général Constantino Chiwenga, avait atteint « un autre niveau ».
« Premièrement, nous souhaitons assurer la nation que le président Robert Mugabe et sa famille sont sains et saufs et que leur sécurité est garantie. Nous ne visons que les criminels qui l’entourent, qui commettent des crimes engendrant des souffrances sociales et économiques dans le pays, afin de les traduire en justice », a-t-il expliqué.
Il a toutefois évité de préciser où se trouvait le président Mugabe.
Le chef de l’Etat a limogé la semaine dernière le vice-président Emerson Mnangawa, son allié politique depuis plus de 40 ans, pour « manque de loyauté » et « malhonnêteté ».
Le général Chiwenga avait publié lundi un communiqué appelant à un arrêt immédiat de la purge visant les hauts responsables du parti au pouvoir.
Le général Moyo a assuré mercredi aux Zimbabwéens et à la communauté internationale qu’il ne s’agissait pas d’un coup d’Etat militaire et que la situation retournerait bientôt à la normale.
« Ce que les Forces de défense zimbabwéennes sont en train de faire est de ramener le calme dans une situation politique, sociale et économique en train de dégénérer dans notre pays et qui, si rien n’est fait, pourrait se terminer en conflit violent », a-t-il souligné.
Toutes les permissions ont été annulées et les soldats ont reçu l’ordre de rentrer immédiatement dans leur caserne. Le général Moyo a par ailleurs demandé aux habitants de réduire leurs déplacements, tout en autorisant la poursuite des activités économiques et en exhortant les autres forces de sécurité à coopérer avec l’armée.
« Permettez-moi de préciser que nous voulons faire face à la menace à la sécurité humaine dans notre pays et que toute provocation sera traitée de manière appropriée », a-t-il averti.
La télévision d’Etat diffusait des chansons sur la guerre de libération mercredi matin, indiquant que l’armée était en charge de la société de diffusion nationale Zimbabwe Broadcasting Corporation
Le journal du gouvernement The Herald, qui n’avait pas diffusé mardi la déclaration du général Chiwenga, devrait préparer une édition spéciale pour mercredi.
Selon le général Moyo, la purge des hauts fonctionnaires menée par certains hauts membres du gouvernement sera arrêtée et le système judiciaire pourra faire son travail sans ingérence extérieure.
Xinhua