Malgré les progrès de l’armée syrienne, soutenue par les forces aérospatiales russes, leurs actions sur le sol syrien n’ont pas semblé «déterminantes» au Pentagone qui se considère comme l’acteur principal sur le champ de bataille syrien, a appris Sputnik d’Eric Pahon, porte-parole de la Défense américaine.
Évoquant la déclaration récente du ministère russe de la Défense concernant la victoire imminente sur le groupe terroriste Daech en Syrie, le Pentagone n’a pas hésité à s’attribuer le mérite de ce dénouement. Selon le porte-parole du Pentagone Eric Pahon, ce sont les opérations de la coalition internationale plutôt que celles des militaires syriens et de l’aviation russe qui porteront le coup final à l’organisation terroriste.
«Le gouvernement syrien et la Russie n’ont pas eu d’approche déterminante dans la défaite de Daech. Ils n’ont fait que réaliser quelques opérations contre les terroristes de Daech, alors que la plupart des territoires en Irak et en Syrie ont été libérés grâce aux efforts de la coalition américaine et de ses alliés», a déclaré à Sputnik M.Pahon.
Le représentant du Pentagone a ajouté que les forces de la coalition poursuivraient leur campagne en Syrie pour «mener à terme la défaite de Daech et [pour] stabiliser les territoires libérés».
Fin novembre, le Président russe Vladimir Poutine avait déclaré que l’opération pour défaire Daech en Syrie touchait à sa fin. En octobre, il avait noté que les forces syriennes soutenues par l’aviation russe, avaient libéré 90% du territoire syrien. Au même moment, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait annoncé que des territoires infimes restaient encore sous le contrôle de Daech en Syrie. Toujours d’après lui, les terroristes de Daech contrôlent aujourd’hui moins de 5% du territoire syrien.
Hier, le dirigeant russe a affirmé que les terroristes avaient été chassés de presque tout le territoire syrien, y compris de ceux historiquement peuplés par les Chrétiens.
L’opération de l’aviation russe contre les terroristes en Syrie a commencé en septembre 2015. D’après le général Sergueï Roudskoï, commandant la Direction générale opérationnelle de l’Etat-major des forces armées russes, depuis le début de l’opération en Syrie l’aviation russe a effectué plus de 28.000 vols opérationnels et procédé à 90.000 frappes aériennes.
Les succès de l’aviation ont permis d’éliminer de grands groupes de Daech des régions de Hama et de Homs, et le territoire de la province de Lattaquié a été entièrement libéré des terroristes. Les forces gouvernementales ont rétabli leur contrôle sur les champs pétroliers et gaziers de Jisel, Chaer, Hayan, Magara d’Araq.
La coalition de 15 pays menée par les USA a commencé son opération en Syrie en septembre 2014, avec pour objectif d’y combattre Daech. Avec le début des opérations de la coalition en Syrie, la situation s’est aggravée: les terroristes ont pris le contrôle d’au moins 70% du territoire du pays et repoussé l’armée gouvernementale sur plusieurs axes.
Les forces russes se trouvent en Syrie à la demande du président syrien Bachar al-Assad, tandis que les forces des USA et de la coalition agissent sans l’aval des autorités syriennes ou de l’Onu. Damas a affirmé à de nombreuses reprises qu’il considérait la présence des forces américaines dans le pays comme une «invasion».
La coalition américaine a effectué plusieurs frappes sélectives non seulement contre les terroristes, mais également contre les militaires syriens. Le Pentagone a justifié ces cas en disant que les militaires américains avaient confondu la couleur de l’uniforme ou se seraient incorrectement repérés sur le terrain. Les attaques des USA et de la coalition ont souvent fait des victimes parmi les civils.
De plus, en avril 2017, sur ordre personnel du Président américain Donald Trump, Washington a tiré des missiles de croisière Tomahawk contre la base aérienne syrienne de Shayrat. Cette frappe a été justifiée par la prétendue présence d »armes chimiques sur la base — et Washington continue d’accuser la Syrie d’en avoir fait usage.
En 2017, le gouvernement syrien s’est adressé au Conseil de sécurité des Nations unies en appelant à engager la responsabilité des USA qui «commettent des crimes prémédités contre la population civile, détruisent hôpitaux, écoles, ponts et barrages, ce qui s’ajoute aux crimes des organisations terroristes».
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